« Ils sont festifs les Hollandais » a été la réaction de mon père lorsque je lui ai annoncé que nous participions avec notre huit ans aux Wandel3Daagse, traduire les trois jours de marche. Les villages organisent au printemps une grande fête pour les enfants autour de la randonnée pédestre. Les participants peuvent choisir s’ils souhaitent parcourir cinq ou dix kilomètres par jour et ce pendant trois jours. Si vous imaginez des chemins caillouteux, du crapahutage dans les bois, un sac à dos, un opinel, de grosses chaussures, vous vous trompez. Il s’agit d’une fête conviviale à travers les rues et aux abords du village.
Comment se déroulent les Wandel3Daagse ? Le départ se fait entre 18.00 et 19.00. Autant vous dire que lorsque vous travaillez, que vous êtes coincée dans les embouteillages et qu’un groupe avec lequel votre fils a pris rendez-vous pour marcher vous attend, vous appelle, vous laisse des messages pendant que vous êtes en ligne avec la nounou qui a perdu vos clés et qui ne peut pas rentrer chez vous avec la petite qui vous le savez ne va pas tarder à muter car elle crèvera de faim et bien ce qui devait être festif devient rapidement stressant. Lorsque vous arrivez enfin, avez trouvé une place de parking, courrez vers le départ, vous allez faire poinçonner vos cartes car sans poinçon pas de médaille. Car l’important dans l’histoire est d’obtenir une médaille, comme un joli pansement sur une vilaine plaie. Vous êtes enfin prête et le troupeau se met en route. Le départ est comparable à celui du marathon de New-York, les dossards en moins et les T-shirts des écoles en plus. Les enfants représentent leur école et comme dans le village il y en a deux, et bien les enfants ont soit un T-Shirt bleu marine, soit un T-Shirt vert sapin. Après cinq cents mètres, vous avez donc perdu de vue votre petit. Vous chassez de votre esprit son image (cauchemardesque: ligoté à l’arrière d’une camionnette un adhésif collé sur ses moustaches en chocolat), vous respirez profondément et vous faites la conversation avec une maman qui n’a pas l’air de se faire de souci pour sa progéniture. Donc vous êtes sortie plus tôt du bureau pour partager un moment de convivialité avec votre enfant et ce dernier est déjà parti devant avec ses copains. Vous vous retrouvez à faire la conversation avec des parents, façon interrogatoire, comme lors des anniversaires néerlandais (lire ici mon article « Félicitations »).
Mais tout cela, c’était avant.
Cette année, j’ai repris le contrôle de la situation. Tout d’abord, les embouteillages ne me concernent plus depuis que je suis auto-entrepreneur. Je peux tranquillement faire manger les enfants à 17.00 (lire ici mon article « Escargots et hareng »), arriver quinze minutes en avance, avoir pris l’initiative de proposer aux personnes que j’apprécie de marcher avec elles et nous sommes prêts à partir en tête de peloton, ce qui nous permet d’avancer d’un bon pas et donc de ne pas se fatiguer en traînant des pieds derrière des bouts de chou de quatre ou cinq ans, courageux mais pas encore bien rapides. Bon je vous ai dit que l’objectif est la marche, la convivialité, l’obtention d’une médaille mais j’ai oublié l’essentiel. C’est l’occasion de se gaver de bonbons. Chaque enfant apporte des friandises qu’il partage avec les copains et les copines. Cette année j’ai même proposé que les trois jours de marche soient renommés les trois jours des bonbons.
Le dernier jour, à un kilomètre de la ligne d’arrivée, tous les marcheurs se regroupent et sont rejoints par la fanfare du village. Les grands-parents attendent alors les petits marcheurs qui avant d’avaler leurs dernières fraises Tagada et leur dernier kilomètre se voient offrir un bouquet de fleurs et encore et toujours des sucreries comme si ces malheureux cinq kilomètres nécessitaient le même apport énergétique que pour l’étape de l’Alpe d’Huez.
Voilà, c’était probablement nos derniers cinq kilomètres. L’année prochaine la petite aura neuf ans et est prête à tenter les dix. Pour les trente kilomètres qui nous attendent, je vais déjà commencer à épargner pour l’investissement friandise que cela va représenter.
Oooh c’est tellement vraix. En plus des bonbons j’ai aussi vue des jouets à la fin de la course du coup ma fille « pourquoi ils ont eu des cadeaux eux? » « Toi t’es courageuse ta pas besoin de jouet pour faire 5km. »
Il y a aussi ceux qui arrive avec chaussure montagne et baton de marche (aux Pays-bas?)
Et les adultes se retrouve à la fin aux centre du village à boire des bierres et musique de carnaval ou impossible a suivre conversation.
A part ses points la j’adore cette marche.
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